de mamadri » Mer Aoû 13, 2014 4:40 pm
J'arrive longtemps après la discussion, mais en tant que musicienne, je ne vois pas où est le problème.
L'égalité de traitement se trouve dans un règlemet applicable à tous. Il faut aussi que le jury délibère avec professionnalisme et impartialité, mais comme ils le font à huis clos, ils sont les seuls à savoir comment les décisions ont été prises.
En général, chaque candidat se présente aux examens avec son professeur et l'accompagnateur de son choix. Personne d'autre n'est admis dans la salle et l'accompagnateur doit sortir avant le début des délibérations ; il ne fait pas partie du jury et il n'a aucune influence sur le résultat des examens.
Le plus souvent, c'est le prof qui choisit pour toute la classe un accompagnateur avec qui il aime travailler. C'est une question de commodité parce que la majorité des gens ne veulent pas devoir chercher eux-mêmes un accompagnateur, mais la liberté de choix demeure et chaque élève a le droit de venir avec son propre accompagnateur.
Il se peut alors que l'accompagnateur soit le père, la mère, le frère, la soeur, ou un autre membre de la famille, voire le parrain, la marraine ou un(e) ami(e) d'un ou plusieurs élèves. Il se pourrait aussi que l'accompagnateur attitré de la classe (ou de l'école de musique si elle est petite) ait ce genre de lien avec un ou plusieurs élèves.
Mais même dans ces cas, je ne vois pas où se situerait l'inégalité de traitement, puisque l'accompagnateur n'a de toute façon pas son mot à dire lors des délibérations, comme je l'ai précisé plus haut.
La présence du parent accompagnateur à l'examen n'avantage pas l'enfant concerné ; ce n'est pas un gage de réussite. Le parent musicien est souvent plus exigeant vis à vis de son enfant que n'importe quel prof ou n'importe quel juré et l'enfant ne voudra pas le décevoir. C'est donc autant un facteur de stress qu'un soutien moral.
Je trouverais choquant qu'on interdise aux élèves de choisir un accompagnateur avec qui ils ont un lien de parenté ou dont ils sont proches. Et c'est logique de se présenter à l'examen avec le même accompagnateur qu'aux auditions ou concerts d'élèves. Obliger certains élèves à changer d'accompagnateur en cours de route constituerait une inégalité de traitement.
C'est plus ennuyeux quand le père ou la mère d'un enfant fait partie du jury, ou pire, quand il est président du jury ou directeur de l'école de musique. Mais même dans ce cas, il n'est pas seul à décider et s'il est partial, les autres membres du jury vont s'en rendre compte.
Je peux vous dire par expérience qu'il y a des cas où des jurés manquent d'impartialité sans avoir aucun lien avec l'un ou l'autre des candidats. (En tant que prof de piano, j'ai eu affaire à une présidente du jury qui voulait mettre une bonne note à une élève parce qu'elle était la plus petite de son niveau et qu'elle la trouvait mignonne...) Mais comment prouver une injustice alors que les qualités musicales et expressives sont des paramètres hautement subjectifs ?
Dans la musique comme dans le sport (et même à l'école), les élèves qui peuvent se faire aider par leurs parents et ceux dont les parents ont les moyens de leur payer un coach ou un répétiteur sont avantagés par rapport aux autres dans leur travail quotidien et leur progression. Il y aura toujours des différences dans les situations personnelles des élèves et il faut faire avec ; ça ne constitue pas une inégalité de traitement.