et je suis sûre qu'il en existe d'autres de femmes comme elle
Inculpée pour avoir assassiné son bébé en 1957
Une mère indigne de 74 ans, qui a tué sa fillette et torturé ses autres enfants il y a plus de cinquante ans, va être bientôt jugée car il n’y pas de prescription pour meurtre dans l’Etat du Wisconsin.
Ruby Klokow, une habitante de Sheboygan, dans le Wisconsin, a été inculpée mardi dernier du meurtre de son bébé, 54 ans après le décès du nourrisson. La police avait ouvert une enquête après le témoignage de son fils aîné il y a deux ans qui a mené à l’arrestation de cette femme de 74 ans. Les preuves déterrées ensuite étaient tellement évidentes que cette mère indigne a fini par passer aux aveux, a rapporté jeudi la presse américaine.
Les faits remontent au 1er mars 1957. Ce jour-là cette maman de 20 ans à l’époque, excédée par les pleurs de Jeaneen, son bébé de 7 mois, la jette sur le divan, mais la fillette tombe par terre et se blesse gravement à la tête. Le médecin de famille est immédiatement appelé, mais il arrive trop tard. La mère lui explique que l’enfant est tombé du canapé pendant qu’elle s’occupait de son fils aîné, James. Résultat: dans l’acte de décès, le médecin écrit que Jeaneen est morte des suites d’un accident, car comme tout le monde il a crû à cette version des faits. Même la police la gobe, et s’abstient d’ouvrir une enquête, a expliqué au téléphone Joe DeCecco, le procureur de Sheboygan.
Pendant un demi siècle, plus personne ne met en doute la thèse de l’accident, sauf la famille, en premier James Klokow, âgé actuellement de 55 ans. Sa mère a raconté à qui voulait bien l’entendre que la mort de son bébé est la faute de James, puisqu’elle devait s’occuper de lui. Mais elle l’a répété une fois de trop il y deux ans, et James, excédé, est allée demander à sa tante, qui se trouvait à la maison ce jour fatidique, de lui relater la vérité.
Judith Post, la sœur cadette de Ruby, avait 13 ans en 1957. Elle se souvient donc parfaitement du geste de colère de son aînée. Elle l’a vu jeter avec force le bébé en direction du canapé, mais rater sa cible. James a immédiatement été rapporté ces déclarations à la police, qui a ouvert une enquête, puisqu’il n’y a pas de prescription pour un meurtre dans le Wisconsin.
La police a fouillé le passé de cette famille pendant deux ans et découvre que Ruby était une mère irascible qui buvait beaucoup. Judith raconte que sa sœur avait déjà jeté Jeaneen, pendant une dispute avec son mari. Elle avait balancé le bébé en direction de son époux en criant «attrape-la». Le père, furieux, a renvoyé le bébé en direction de sa femme, qui l’a encore une fois flanqué vers James, mais la petite est allée s’écraser sur le parquet.
James s’est pour sa part souvenu que sa maman lui avait cassé le nez quand il avait trois ans. Elle l’avait plaqué contre un mur avec une telle violence que son visage s’y est écrasé. Il a vécu avec un nez déformé jusqu’à l’âge de 17 ans, quant sa grand-mère lui a offert une chirurgie esthétique après lui avoir expliqué pourquoi il avait un appendice nasale aussi disgracieux. Ruby a également été accusée d’avoir donné des coups de pied avec des bottes à bouts métalliques dans les genoux de son fils aîné. Il en garde encore un mauvais fonctionnement des articulations.
Ce fils se rappelle aussi que sa maman frappait le pied de son petit frère Bruce avec un marteau. Il a aussi vu à maintes reprises son petit frère saigner en raison des coups que lui assenait leur mère. Bruce a fini par en perdre la raison et a été déclaré handicapé mental par les psychiatres. Les interviews des membres de la famille ont enfin révélé qu’un autre fils, Scott, a été retrouvé mort dans son berceau en 1964.
Suite à ces dénonciations, la police a fait exhumer les corps de Jeaneen et de Scott. Il ne restait évidemment plus que des squelettes après toutes ses années. Mais les pathologistes ont jugé qu’il était impossible qu’une petite chute d’un divan ait pu laisser trois cicatrices profondes sur le crâne de l’enfant 54 ans plus tard. En revanche, pour Scott aucune preuve de maltraitance n’a pu être démontrée.
«Ruby a torturé ses enfants, c’est certains, estime le procureur. Ce qu’elle leur a fait subir est impardonnable. Mais son histoire personnelle est faite de frustrations. Elle était déjà violente adolescente, alors à chaque défi que lui lançait la vie – des parents indifférents, un mari qui gueulait sans cesse, voire la battait et la trompait, des enfants qu’elle a eu trop jeune – elle répondait par la violence. Elle a d’ailleurs aussi utilisé ses frères et sœurs quand elle était ado comme souffre-douleur», témoigne Jo DeCecco.
Ruby Klokow a été déferlée devant un juge de Sheboygan mardi dernier. Le magistrat lui a expliqué qu’elle avait le droit à un avocat d’office, si elle n’avait pas les moyens de s’en offrir un. La femme de 74 ans a haussé les épaule, en disant «je ne crois pas que cela va faire une différence que j’aille un avocat ou pas». Son procès devrait commencer bientôt.